Enchaînant Rome et Alba, Grégoire Munster n’a pas attendu la reprise belge pour se remettre dans le bain. Il était en effet présent en Italie pour la première manche du championnat d’Europe. Retour avec lui sur son week-end dans la capitale italienne.
Pour commencer, comment c’est passée ta course ?
“Ma course s’est assez bien passée. Il fallait un peu se remettre dans le bain après la grande pause suite au Coronavirus. Mais de manière générale, cela s’est plutôt bien passé. On a heureusement pu tester le mardi avant d’ensuite attaquer les spéciales. On a su retrouver peu à peu notre rythme au fur et à mesure des spéciales. Cela allait de mieux en mieux et on est parvenu à retrouver nos 100% d’avant. Après, c’était seulement notre deuxième rallye avec la Hyundai. Il y avait donc encore pas mal de choses à apprendre en terme de réglages. Le seul rallye qu’on avait fait avant c’était l’Haspengouw, sous la pluie, qui est quand même fort différent.”
Donc justement, retrouver le bon rythme n’a pas été trop compliqué ?
“Heureusement que nous avons eu la séance de tests le mardi avant Rome justement pour se remettre dans le bain. Cela a beaucoup aidé. Puis il y a évidemment toujours cette première spéciale qui est évidemment plus longue que les tests. Quand tu te retrouves dans celle-ci et que c’est contre le chrono, tu as évidemment cette petite montée d’adrénaline. Mais cela s’est bien passé.”
Penses-tu que ton expérience acquise en R2 l’année passée t’a aidé à retrouver plus facile le rythme ?
“C’est sûr que l’expérience que j’avais eue à Rome l’année passée m’a aidé. Surtout qu’une grosse partie du parcours est restée similaire à 2019. Cela nous a donc bien aidé car nous étions déjà passés sur ces routes. Maintenant, il y a une grosse adaptation au niveau des notes et du pilotage puisque justement on passe en R5. On arrive évidemment pas avec la vitesse sur les virages. Parfois tu dirais même que c’est un peu handicapant. Tu as des notes que tu as déjà faites en R2, mais elles sont parfois peut-être trop vite. Tu arrives moins vite sur les virages et donc tu le notes en ‘à fond’ en R2 et ça passe pas ‘à fond’ en R5. Puis d’autres, où ça passe plus vite avec la R5 car justement la voiture est beaucoup plus stable et performante. C’est toujours un peu difficile, surtout après une pause aussi longue, de directement avoir les notes parfaites et précises après les deux passages en reconnaissance.”
Comment as-tu vécu, de l’intérieur, ton duel face à Filip Mares ?
“C’était plutôt un duel sur la deuxième journée. Il faut savoir qu’à Rome, c’est deux journées très différentes. La première est un peu bosselée avec des spéciales qui se salissent très vite. La deuxième est plutôt un rallye de montage avec des spéciales assez sinueuses, pas mal de virages et un grip assez constant. C’est donc surtout lors de cette deuxième journée qu’on a eu le duel avec Filip Mares. Il connait très bien sa Skoda et il est quand même le champion ERC Junior en titre. Cela n’a pas été de tout repos. On avait vraiment poussé et c’était pas mal car ça nous a permis de trouver nos limites avec cette Hyundai et pouvoir un peu pousser plus que ce qu’on avait l’habitude de faire. Au final on termine devant Mares. C’est donc très positif et on termine en plus avec un très bon temps dans la dernière spéciale. Pour une fin de rallye on était assez content.”
Selon toi, qu’est-ce qui fait le charme de cette épreuve romaine assez atypique ?
“C’est sûr que c’est assez atypique. Déjà juste le fait qu’on ait la chance de pouvoir rouler à l’étranger grâce au soutient de Hyundai Belgique et Hyundai Motorsport. C’est donc pour nous une chance de pouvoir rouler là. Qui plus est dans un cadre magnifique comme à Rome. C’est juste fantastique. Après quand on est dans la voiture, c’est sûr qu’on y pense plus vraiment. C’est surtout quand on est en reconnaissance qu’on réalise qu’on avait vraiment de la chance d’être là et de vivre cette expérience. C’est vraiment une chance unique de pouvoir profiter de cette culture et de cet environnement.”
As-tu ressenti un changement d’atmosphère lors du rallye du fait des mesures prises contre le Covid-19 ?
“Pour moi, c’est surtout dans le parc d’assistance que j’ai remarqué ça. Quand on est en spéciale, c’est sûr qu’on voit les spectateurs, mais on y fait moins attention parce qu’on évolue à 100%. On est donc concentré sur le pilotage. Il y avait pas mal de mesures qui avaient été mises en place. La plus marquante pour moi était le fait qu’il n’y ait pas de public dans le parc d’assistance. Là, on ressentait vraiment que c’était assez vide avec juste les mécanos, les ingénieurs et les personnes de l’équipe. Le tout avec évidemment le port du masque et la distanciation sociale.”
Est-ce que du coup, ce n’est pas touché à l’essence même du rallye, même si c’est évidemment nécessaire ?
“C’est sûr que c’est dommage de voir moins de personnes à l’assistance. C’est aussi ça le rallye, c’est l’ambiance qu’il y a sur les spéciales, à l’assistance et aussi après le rallye. Maintenant, dans la situation dans laquelle on se trouve, je préfère évidemment qu’on donne priorité à la santé des personnes. Si cela peut en plus faire en sorte qu’on puisse continuer à rouler et qu’il n’y ait pas de seconde vague, c’est sûr que je préfère que la situation se déroule ainsi que de faire comme si la situation n’existait pas.”
Pour finir, qu’elles sont tes plans pour la suite ?
“Nous, notre programme initiale, c’est vraiment de participer au championnat de Belgique. Maintenant, il y a eu un petit changement dans le règlement qui fait qu’on peut uniquement participer à 5 rallyes au total et marquer 4 résultats. Etant donné qu’on a déjà roulé au Haspengouw, on devra donc obligatoirement louper une des manches restantes sur le calendrier. Sinon, il est prévu qu’on continue et qu’on participe à l’entièreté du BRC. On va aussi essayer de faire quelques rallyes à l’étranger et de prendre de l’expérience là-bas. Evidemment le but ultime, c’est de pouvoir rouler professionnellement en championnat du monde. C’est sûr qu’on va essayer de faire ce genre de chose. On a pu le faire à Rome, et on va pouvoir le faire sur la prochaine manche du championnat d’Europe en Lettonie. Ce sera donc notre deuxième participation sur l’ERC 2020. Pour la suite, outre le BRC, il n’y a encore rien de prévu.”
Encore un tout grand merci à Grégoire Munster pour avoir pris de son temps pour répondre à nos questions.
Par Simon F
Laisser un commentaire