Après une saison 2020 bien chargée, Grégoire Munster et Louis Louka sont plutôt restés discrets quant à leurs projets pour cette année. Il faut dire que la situation n’aide pas, même si elle tend à s’améliorer. En effet, les nombreux reports n’ont pas permis au duo de se projeter bien loin pendant un moment. Mais, maintenant que la compétition annonce progressivement son retour, il est désormais temps d’établir un programme.
Il aura donc fallu attendre un peu avant de connaitre les projets du duo belgo-luxembourgeois. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ça en valait la peine. Grégoire Munster et Louis Louka auront en effet un agenda bien chargé pour débuter leur saison. Six épreuves sont, pour l’instant, à leur programme pour les trois prochains mois. Au menu, on retrouvera évidemment des épreuves du championnat de Belgique, mais aussi de l’ERC et du WRC. Quel programme !
“Effectivement, la saison s’annonce fort chargée,” nous explique Grégoire Munster. “Après, je pense que le programme qu’on a maintenant aurait été le même sans les reports. On aurait toutefois eu un peu plus de temps entre les différentes épreuves. Ici, comme le BRC et l’ERC ont été reportés à fin juin, tout est un peu l’un sur l’autre. Normalement, on aurait déjà dû faire les manches à Fafe et aux Açores pour le championnat d’Europe. Mais, voilà, c’est comme ça. On a malgré tout un superbe programme qui va nous permettre de rouler à domicile, en Belgique. Ce, tout en poursuivant notre apprentissage à l’étranger, que ce soit en championnat d’Europe ou en championnat du monde. De plus, le fait qu’il soit bien chargé va nous permettre de retrouver du rythme avant Ypres.”
“On va enfin commencer la saison,” s’exclame le copilote. “Après, j’ai eu la chance de participer à un rallye avec Breen, que Grégoire n’a pas fait. Maintenant, il est vrai que cela fait longtemps qu’on a plus été ensemble dans la voiture. Cela commence à faire vraiment très long. Je suis super excité à l’idée de commencer ça. C’est chouette, parce qu’on va pouvoir utiliser un peu notre expérience de l’année passée sur les rallyes internationaux. C’est vraiment génial. Rouler à l’étranger, dans des championnats aussi relevés, c’est ce qu’il y a de plus formateur. C’est génial pour deux jeunes comme nous. Je suis donc vraiment heureux. On est un peu sur tous les fronts avec la Belgique et l’international. C’est vraiment génial.”
L’équipage Hyundai Belux sera très vite de retour dans l’habitacle de leur i20 R5. Dans deux semaines, ils seront en effet au départ du Rally Poland, première manche de l’ERC. Ils enchaineront ensuite avec le South Belgian Rally avant de refaire un passage par le championnat d’Europe avec la Lettonie. Place ensuite à l’Estonie en WRC-3, au TAC pour la deuxième manche du BRC et à Ypres. Des épreuves auxquelles, ils comptent au moins une participation, sauf pour le South Belgian Rally évidemment. De quoi continuer la progression, notamment sur terre, en terrain connu.
“Je pense qu’il faut qu’on roule un maximum sur terre,” nous confie l’ainé de la famille Munster. “C’est malheureusement une surface qui nous manque chez nous, en Belgique. C’est aussi pour cela que faire l’ERC et le WRC avec la Pologne, le Liepaja et l’Estonie sera bénéfique. Ces épreuves nous permettront de faire des kilomètres ultras importants. Surtout quand on voit que plus de 50% des manches du mondial sont sur terre. Comme notre objectif est d’être soutenu officiellement en WRC, il faut cette expérience sur la terre. Pour ce qui est de l’asphalte, je pense que, de manière générale, nous sommes assez complets. Maintenant, la Belgique est un terrain atypique avec son asphalte glissant. L’expérience et les kilomètres sont donc tout aussi importants sur ce genre de parcours. Quand moi j’aborde Ypres que j’ai fait une fois dans ma vie et que Princen l’a déjà fait plus de 10 fois, il y a forcément un retard à combler.”
Néanmoins, si pas mal d’expérience reste à prendre, pour le duo, l’objectif est clair. Le but est en effet de faire un maximum de kilomètres sur les épreuves internationales et de faire aussi bien, voire mieux, que l’an dernier. Une volonté que nous a confirmé Louis Louka, même s’il n’y a pas d’objectif bien précis.
“C’est un grand luxe pour nous d’avoir déjà fait la plupart des rallyes. On a donc déjà quelques repères. Ne serait-ce que sur la localisation de chaque évènement et leurs spécificités. On est donc en terrain un peu plus familier. Après, on n’a pas d’objectif précis, mise à part d’être plus performant que l’année précédente. Mais, cela, ça vaut pour tous les deux. En tant que copilote, mon travail ne change pas vraiment. Il n’y a pas d’objectif précis parce qu’on refait le rallye. C’est juste plus familier comme situation.”
Mais qu’adviendra-t-il après Ypres ? Rien n’est encore défini et un bilan sera dressé après cette première partie de saison. Pour Grégoire Munster et Louis Louka l’idéal serait de poursuivre avec un programme du même genre. Les manches internationales étant essentielles pour évoluer au plus haut niveau et accumuler un maximum de kilomètres.
“Personnellement, j’ai envie de rouler tous les week-ends,” nous confie Grégoire. “Maintenant, voilà, il faut les budgets, des résultats,… Ce qui serait l’idéal, ce serait de faire un programme mixte qui nous permette de rouler en ERC et en WRC. Si un jour on veut être en WRC, ce n’est pas mal de prendre de l’expérience sur ces manches justement. C’est un peu le seul défaut du championnat d’Europe. Tu prends beaucoup d’expérience sur des épreuves étrangères et tu roules contre des pilotes aguerris comme Mikkelsen, Breen et Lukyanuk. Mais, il manque les kilomètres et les notes des spéciales que tu peux retrouver en WRC et qui sont primordiales. Il n’y a aucun pilote qui arrive à jouer devant lors de sa première année en mondial. L’expérience en rallye est vraiment le facteur numéro un. Donc si on a la chance de faire quelques manches en WRC comme, ici, Ypres et l’Estonie, c’est vraiment le rêve.”
Pour Louis, un programme mixte serait effectivement l’idéal. “Je n’ai pas de sélection précise. J’avoue que si on peut continuer à maximiser notre participation à l’étranger et, plus particulièrement, dans les championnats internationaux, ce serait vraiment top. Après, ça dépend de notre début de saison. Cela dépendra vraiment des résultats et de la tournure que ça prend. On verra ce qu’on fait après. Une chose à la fois. Globalement, moi, si on peut continuer à faire des rallyes du WRC et de l’ERC, c’est vraiment top parce que c’est là qu’on apprend le plus. Mon souhait, c’est donc de pouvoir continuer dans cette voie-la. Après, te dire lesquelles précisément, je ne saurais pas. J’irai là où Grégoire juge que c’est le mieux (rire, ndlr). En tout cas, que ce soit pour un rallye-sprint ou la Finlande, je serai ravi de monter dans la voiture. Tout ce que je demande, c’est qu’on roule le plus possible, car c’est comme ça qu’on progresse.”
Par Simon F
Photo : Matthis Demoulin – Photographe
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